Chaque été, j'ai rendez-vous avec des golmotes (
Amanita rubescens, alias "amanite vineuse" ou "-rougissante") qui poussent dans un parc municipal près de chez moi. Leurs couleurs de camouflage et leur ressemblance avec des cousines dangereuses (amanites panthère, très toxiques) protègent habituellement les amanites vineuses de la razzia des cueilleurs.
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Selon la maturité et l'exposition, la couleur va du livide-vineux au cuivré, du rose pâle au brun. Le chapeau est rarement uni. Les mouchetures blanc sale à gris dont il est parsemé sont caractéristiques de l'amanite rougissante (alors que sur la panthère, le blanc reste immaculé jusqu'au bout, on croirait des petits bouts de coton...et alors
on n'y touche pas !). Autre caractéristique, visible sur la photo n°2 : les blessures du pied rougissent, d'où son nom (la chair de la panthère reste blanche). L'aspect gondolé du chapeau (ph. 1 & 2) est typique lui aussi. (En comparaison, l'amanite panthère a des formes plus régulières et un port plus majestueux.)
A première vue, la petite en 1 est mangeable, la grande en 2 l'est encore mais tout juste, mais pas la vieille à droite en 3. En fait, avant de cueillir, je tâte le pied et le milieu du chapeau... Si c'est souple, mou, je laisse tranquille : les golmotes sont très vite et très souvent habitées, "véreuses", ce qui ne les empêche pas de remplir leur fonction de diffusion des spores mais les rend impropres à la consommation.
Cette fois, j'ai eu de la chance : sur les 6 ou 7 en âge d'être ramassées, j'en ai trouvé 4 encore fermes et donc pas trop envahies. Et beaucoup d'autres se préparent à sortir...
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Sur cette dernière photo, on peut noter un nouveau détail qui ne trompe pas : le gros pied "en navet", et ses craquelures circulaires. Évidemment, pour le voir, mieux vaut s'abstenir de couper le pied au moment de la cueillette...
L'épluchage de l'amanite vineuse est facilité par sa propriété rougissante : les galeries d'insectes sont tout de suite visibles, vite éliminées, et si le champignon a été bien sélectionné, à la fin il reste quelque chose à cuire : )
Ah oui, parce que la golmote serait toxique crue, comme pratiquement tous les champignons (sauf la psalliote prise au berceau, c'est à dire le "champignon de paris").
En cuisine, l'amanite vineuse est un bon champignon, quelque chose comme 3 étoiles sur 5 : ferme et agréablement parfumé. A condition de respecter une règle valable pour tous les champignons : lavage et rinçage étant proscrits, on se contente selon les cas d'éplucher, de peler, de gratter ou d'essuyer avec un chiffon humide.